Jardat (2024) Une enquête sur l’enquête

L’épistémologie n’est pas un carcan de catégories dans lesquelles le chercheurs doit faire entrer son travail. Elle n’est pas non plus un ensemble de réponses toutes faites quant à la valeur du travail de recherche. Même si elle peut sembler traversée de débats, voire de dissensions et de conflits entre ceux et celles qui y contribuent, elle n’est pas un ensemble d’idéologies concurrentes parmi lesquelles le chercheur est sommé de choisir. Il me semble que l’on gagne même à ne pas considérer l’épistémologie comme un corpus de connaissances (…)

Il me semble que pour le chercheur qui entend utiliser l’épistémologie, l’attitude la plus productive consistera à considérer celle-ci non comme un stock de connaissances, mais comme un processus. Ce processus est celui d’une enquête, à laquelle participe chaque chercheur dès lors qu’il entame une démarche de réflexivité.

Si la science participe d’une enquête, l’épistémologie peut être considérée comme une enquête sur l’enquête » (p. 247)