Florence Allard-Poesi et Maréchal (2003) Les écoles épistémologiques en Sciences de gestion
(p. 40, dans Thiétart et al Méthodes de recherche en management)
| Positivisme | Interprétativisme | Constructivisme | |
| Vision de la réalité | Ontologie du réel | Phénoménologie du réel | Phénoménologie du réel |
| Relation sujet/objet | Indépendance | Interaction | Interaction |
| Objectif de la recherche | Découvrir la structure de la réalité | Comprendre les significations que les gens attachent à la réalité sociale, leurs motivations et intentions | Construire une représentation instrumentale et/ou un outil de gestion utile pour l’action |
| Validité de la connaissance | Observation de la réalité | Cohérence avec l’expérience du sujet | Utilité/convenance par rapport à un projet |
| Origine de la connaissance | Observation de la réalité | Empathie | Construction |
| Nature de l’objet de recherche | Interrogation des faits | Développement d’une compréhension de l’intérieur du phénomène | Développement d’un projet de connaissances |
| Origine de l’objet de recherche | Identification d’insuffisances théoriques pour expliquer ou prédire la réalité | Immersion dans le phénomène étudié | Volonté de transformer la connaissance proposée en élaborant de nouvelles réponses |
| Position de l’objet dans le processus de recherche | Extérieur au processus de recherche Guide le processus de recherche | Intérieure au processus de recherche Se construit dans le processus de recherche | Intérieure au processus de recherche Guide et se construit dans le processus de recherche |
Florence Allard-Poesi et Véronique Perret (2014) Fondements épistémologiques de la recherche
(p. 21 dans Thiétart et al Méthodes de recherche en management)
« L’orientation réaliste peut se définir, en première analyse, à partir des caractéristiques saillantes du modèle porté par les sciences de la nature. Elle défend l’idée que la science a pour visée d’établir une connaissance valide de la réalité (objet de connaissance) qui est indépendante et extérieure au chercheur (sujet de connaissance). Cependant, la succession des labels autour de la matrice du positivisme (empirisme logique, post-positivisme, néo-positivisme) rend compte des amendements successifs apportés à cette conception. Plus récemment, le réalisme critique (Bhaskat, 1978, Archer et al, 1998) formule une proposition épistémologique qui rencontre un écho important dans le champ des sciences sociales (Steinmetz, 2005) et plus particulièrement dans la recherche en management (Reed, 2005)
L’orientation constructiviste est portée par les référentiels des sciences sociales et des sciences de l’ingénieur, qui remettent en cause le caractère unitaire de la science et du projet de démarcation entre science et non-science qui le sous-tend. Elle répond par la négative à la question suivante : peut-on considérer tous les objets de connaissance scientifiques comme des objets naturels ? L’orientation constructiviste pose que la réalité et/ou la connaissance de cette réalité est construite. Ce faisant, elle va questionner les dichotomies précédemment établies par le modèle des sciences de la nature comme celles entre les faits et les valeurs, entre le sujet et l’objet, ou encore entre la vérité et la justification. Les paradigmes qui s’inscrivent dans cette orientation (interprétativisme, postmodernisme et constructivisme ingénierique) ne partagent cependant pas nécessairement une même conception des ressorts de cette construction et du statut de la connaissance à laquelle le chercheur peut prétendre. »
| Orientations | Réalisme | Constructivisme | |
| La question ontologique Qu’est-ce que la réalité ? | Essentialisme | <———-> | Non-essentialisme |
| La question épistémique Qu’est-ce que la connaissance ? | Objectivisme | <———-> | Relativisme |
| La question méthodologique Quels sont les critères de la connaissance valable ? | Correspondance | <———-> | Adéquation |
| La question axiologique La connaissance est-elle sans effet ? | Autonomie | <———-> | Performativité |
Marie-José Avenier et Marie-Laure Gavard-Perret (2012 Inscire son projet de recherc e dans un cadre épistémologique
(pp. 23-25 dans Gavard-Perret et al Méthodologie de la recherche en sciences de gestion)
« Un paradigme épistémologique est une conception de la connaissance partagée par un communauté, qui repose sur un système cohérent d’hypothèses fondatrices relatives aux questions qu’étudie l’épistémologie. Ainsi, lorsqu’on reprend la définition que Piaget (1967) donne de l’épistémologie, ces hypothèses concernent ce qu’est la connaissance (hypothèses d’ordre méthodologique) et la façon dont elle est justifiée. La plupart des paradigmes épistémologiques postulent également des hypothèses fondatrices d’ordre ontologique qui concernent le réel existentiel«
| PE. réaliste scientifique | P.E. réaliste critique | P.E. constructiviste pragmatique (PECP) | P.E. interprétativiste | P.E. constructiviste au ses de Guba et Lincoln (PECGL) | |
| Hypothèses d’ordre ontologique | |||||
| Hypothèses d’ordre épistémique | |||||
| But de la connaissance | |||||
| Modes de justification spécifiques |