Les exposés et synthèses en épistémologie des SHS ont tendance à mobiliser quelques “grands auteurs” (Popper, Kuhn, Bachelard, Comte, …) de manière plus ou moins expéditive. Dès lors, les subtilités (et éventuelles limites) de ces pensées complexes, ainsi que les débats qu’elles ont suscité, et suscitent encore, ne sont que rarement examinés. Avant d’aborder les débats internes aux disciplines, un passage par certains de ces textes fondateurs s’impose donc.
Sans rentrer dans une exégèse de la philosophie des sciences, ce premier module a pour objet de vous pousser à prendre connaissance d’auteurs majeurs par leur lecture directe, et à vous positionner par rapport à leur pensée. La série d’extraits proposée ici a pour objectif de vous donner une ‘culture générale’ sur ce qu’est l’épistémologie. Il ne s’agit pas d’en arrêter une définition stable et définitive, ni de rentrer dans les débats et écoles, mais plutôt de découvrir les références fondatrices qui sont ensuite mobilisées dans la plupart des textes sur le sujet.
Chaque texte est accompagné d’une rapide note qui contextualise l’auteur et l’ouvrage, et d’une ou plusieurs questions pour guider la lecture et l’analyse – ce qui permet également de travailler sur ces textes de manière autonome si besoin.
Les extraits proposés sont :
- Bertrand Russell (1897) Essai sur les fondements de la géométrie
- Jean Piaget (1970) Psychologie et épistémologie, “Les méthodes”
- Charles Peirce (1878) La logique de la science, “Comment se fixe la croyance”
- Gaston Bachelard (1934) La formation de l’esprit scientifique, “La notion d’obstacle épistémologique”
Après avoir lu les différents extraits et répondu aux questions posées, reprenez vos notes pour répondre aux questions de synthèse suivantes (en reprenant les arguments de Russell, Piaget, Peirce et Bachelard) :
- En quoi l’épistémologie peut-elle être utile face aux obstacles épistémologiques ?
- N’y a-t-il pas un risque que l’épistémologie nous amène à un certain “instinct conservatif” ?
- Comment un chercheur peut-il s’assurer de ne pas “devenir nuisible dans la seconde moitié” de sa vie ?