Bienvenue dans le Meilleur des Mondes…
Formulaire de décision
Situation 1.2
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Articles pour la mission de conseil de la rentrée

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Programme et liens Teams
29/09 – Le scientisme
03/11 – L’individualisme méthodologique
15/12 – L’éthique des vertus
14/01 – Le réductionnisme
18/02 – La réflexivité
31/03 – Le paradigme
21/04 – Le réalisme critique

Règle treizième.
Quand nous comprenons parfaitement une question, il faut la dégager de toute conception superflue, la réduire au plus simple, la subdiviser le plus possible au moyen de l’énumération.
D’abord, dans toute question il est nécessaire qu’il y ait quelque chose d’inconnu, sans quoi il n’y auroit pas de question. Secondement, ce quelque chose doit être désigné d’une manière quelconque, autrement il n’y auroit pas de raison pour chercher telle chose plutôt que telle autre. Troisièmement, il ne peut être désigné que par quelque chose qui soit connu. Tout cela se trouve dans les questions même imparfaites (…)
Nous avons déjà dit que la fausseté ne peut pas se trouver dans la seule intuition des choses, soit simples, soit composées : en ce sens, il n’y a pas question sur ces choses ; mais elles sont matière à question sitôt que nous voulons porter sur elles un jugement déterminé (…)
Mais parceque, quand on nous propose une question à résoudre, nous ne remarquons pas tout d’un coup de quelle espèce elle est, ni s’il s’agit de chercher ou la chose par les mots, ou la cause par l’effet, il me semble superflu d’entrer ici dans plus de détails ; il sera plus court et plus facile d’examiner par ordre ce qu’il faut faire pour arriver en général à la solution de toute difficulté ; et, en conséquence, une question étant donnée, le premier point est de s’efforcer de comprendre distinctement ce qu’on cherche.
En effet la plupart des hommes se hâtent tellement dans leurs recherches qu’ils apportent à la solution de la question tout le vague d’un esprit qui n’a pas remarqué à quels signes reconnaître la chose cherchée, si elle vient à se présenter ; aussi insensés qu’un valet envoyé quelque part par son maître, et si empressé d’obéir, qu’il se mettroit à courir sans avoir encore reçu ses ordres, et sans savoir où il doit aller.
De la position des problèmes
De toute manière, la philosophie nous aura élevés au-dessus de la condition humaine.
Déjà elle nous affranchit de certaines servitudes spéculatives quand elle pose le problème de l’esprit en termes d’esprit et non plus de matière, quand, d’une manière générale, elle nous dispense d’employer les concepts à un travail pour lequel la plupart ne sont pas faits. Ces concepts sont inclus dans les mots. Ils ont, le plus souvent, été élaborés par l’organisme social en vue d’un objet qui n’a rien de métaphysique. Pour les former, la société a découpé le réel selon ses besoins. Pourquoi la philosophie accepteraitelle une division qui a toutes chances de ne pas correspondre aux articulations du réel ? Elle l’accepte pourtant d’ordinaire. Elle subit le problème tel qu’il est posé par le langage. Elle se condamne donc par avance à recevoir une solution toute faite ou, en mettant les choses au mieux, à simplement choisir entre les deux ou trois solutions, seules possibles, qui sont coéternelles à cette position du problème. Autant vaudrait dire que toute vérité est déjà virtuellement connue, que le modèle en est déposé dans les cartons administratifs de la cité, et que la philosophie est un jeu de puzzle où il s’agit de reconstituer, avec des pièces que la société nous fournit, le dessin qu’elle ne veut pas nous montrer. Autant vaudrait assigner au philosophe le rôle et l’attitude de l’écolier, qui cherche la solution en se disant qu’un coup d’œil indiscret la lui montrerait, notée en regard de l’énoncé, dans le cahier du maître. Mais la vérité est qu’il s’agit, en philosophie et même ailleurs, de trouver le problème et par conséquent de le poser, plus encore que de le résoudre. Car un problème spéculatif est résolu dès qu’il est bien posé. J’entends, par là que la solution en existe alors aussitôt, bien qu’elle puisse rester cachée et, pour ainsi dire, couverte : il ne reste plus qu’à la découvrir. Mais poser le problème n’est pas simplement découvrir, c’est inventer. La découverte porte sur ce qui existe déjà, actuellement ou virtuellement ; elle était donc sûre de venir tôt ou tard. L’invention donne l’être à ce qui n’était pas, elle aurait pu ne venir jamais. Déjà en mathématiques, à plus forte raison en métaphysique, l’effort d’invention consiste le plus souvent à susciter le problème, à créer les termes en lesquels il se posera. Position et solution du problème sont bien près ici de s’équivaloir : les vrais grands problèmes ne sont posés que lorsqu’ils sont résolus. Mais beaucoup de petits problèmes sont dans le même cas. J’ouvre un traité élémentaire de philosophie. Un des premiers chapitres traite du plaisir et de la douleur. On y pose à l’élève une question telle que celle-ci : « Le plaisir est-il ou n’est-il pas le bonheur ? » Mais il faudrait d’abord savoir si plaisir et bonheur sont des genres correspondant à un sectionnement naturel des choses. À la rigueur, la phrase pourrait signifier simplement : « Vu le sens habituel des termes plaisir et bonheur, doit-on dire que le bonheur soit une suite de plaisirs ? » Alors, c’est une question de lexique qui se pose ; on ne la résoudra qu’on cherchant comment les mots « plaisir » et « bonheur » ont été employés par les écrivains qui ont le mieux manié la langue. On aura d’ailleurs travaillé utilement ; on aura mieux défini deux termes usuels, c’est-à-dire deux habitudes sociales. Mais si l’on prétend faire davantage, saisir des réalités et non pas mettre au point des conventions, pourquoi veut-on que des termes peut-être artificiels (on ne sait s’ils le sont ou s’ils ne le sont pas, puisqu’on n’a pas encore étudié l’objet) posent un problème qui concerne la nature même des choses ? Supposez qu’en examinant les états groupés sous le nom de plaisir on ne leur découvre rien de commun, sinon d’être des états que l’homme recherche : l’humanité aura classé ces choses très différentes dans un même genre, parce qu’elle leur trouvait le même intérêt pratique et réagissait à toutes de la même manière. Supposez, d’autre part, qu’on aboutisse à un résultat analogue en analysant l’idée de bonheur. Aussitôt le problème s’évanouit, ou plutôt se dissout en problèmes tout nouveaux dont nous ne pourrons rien savoir et dont nous ne posséderons même pas les termes avant d’avoir étudié en elle-même l’activité humaine sur laquelle la société avait pris du dehors, pour former les idées générales de plaisir et de bonheur, des vues peut-être artificielles. Encore faudra-t-il s’être assuré d’abord que le concept d’« activité humaine » répond lui-même à une division naturelle. Dans cette désarticulation du réel selon ses tendances propres gît la difficulté principale, dès qu’on a quitté le domaine de la matière pour celui de l’esprit.
Livre I, Chapitre IV
Le problème et la proposition diffèrent, eux, par leur tournure. Car si on parle ainsi : 101b30 « Est-ce que l’animal terrestre bipède est [la] définition d[e l]’homme? » et : « Est-ce que l’animal est [le] genre de l’homme ? », c’est une proposition qu’on produit; tandis que si [c’est ainsi]: « Mais est-ce que l’animal terrestre bipède est la définition de l’homme ou pas ? », on produit un problème. Et il en va semblablement pour les autres [cas], de sorte qu’il est bien raisonnable que restent égaux en nombre les problèmes 101b35 et les propositions. En effet, de toute proposition on fera un
problème, simplement en en modifiant la tournure.